Vermifuger les chevaux : quand, comment et pourquoi ?

Quels parasites touchent spécifiquement les poulains et les jeunes chevaux ?

Les ascaris sont les plus préoccupants pour les poulains. Leur croissance rapide entraîne une forte accumulation dans l’intestin, ce qui peut provoquer une occlusion fatale.

Les jeunes chevaux sont aussi vulnérables aux strongles et doivent être vermifugés plus souvent que les adultes, car leur immunité contre les parasites n’est pas encore développée.

Quand et comment vermifuger un cheval ? 🏇

À quelle fréquence faut-il vermifuger ?

La fréquence de vermifugation dépend de l’âge du cheval, son mode de vie et le niveau d’infestation parasitaire. Un cheval vivant en prairie n’a pas les mêmes risques qu’un cheval au box.

Programme pour un cheval au pré

Un cheval au pré est plus exposé aux parasites car il évolue dans un environnement où les œufs et larves sont présents dans l’herbe. Il est essentiel d’adapter la vermifugation en fonction des parasites saisonniers.

Programme type :

✔ Printemps (avril-mai) : Vermifuge ciblé contre les strongles et les ascaris (macrocycliques).
✔ Été (juillet-août) : Contrôle des gastérophiles (vermifuge spécifique après le retrait des œufs).
✔ Automne (octobre-novembre) : Ténias et strongles (association praziquantel + ivermectine/moxidectine).
✔ Hiver (janvier-février, si nécessaire) : Vermifuge d’entretien après coproscopie.

La coproscopie peut éviter un vermifuge inutile et limiter la résistance.

Programme pour un cheval en box

Un cheval en box est moins exposé aux parasites mais n’est pas exempt de risque. L’hygiène stricte réduit la contamination, mais certains parasites comme les oxyures et strongles persistent.

Programme type :

✔ 2 à 3 vermifugations par an, ciblées en fonction des analyses de crottins.
✔ Traitement contre les ténias au moins une fois par an.
✔ Vigilance sur les oxyures, surtout si le cheval se gratte la queue.

L’entretien du box (curage régulier, litière propre) est essentiel pour limiter la réinfestation.

Vermifugation des poulains, jeunes chevaux et chevaux âgés

Les poulains sont très sensibles aux parasites, notamment aux ascaris. Leur programme de vermifugation doit être rigoureux.

✔ 1ᵉʳ mois : Premier vermifuge contre les ascaris.
✔ Tous les 2 mois jusqu’à 1 an : Alternance de molécules pour éviter la résistance.
✔ Après 1 an : Passage à un programme adulte progressif.

Les chevaux âgés ont souvent une immunité affaiblie. Une surveillance renforcée et des coproscopies régulières permettent d’adapter les traitements.

Quels facteurs influencent le besoin en vermifuge ?

✔ Mode de vie : Un cheval en prairie a plus de risques qu’un cheval en box.
✔ Hygiène : Un pré ou un box mal entretenu favorise la prolifération des parasites.
✔ Nombre de chevaux dans un même espace : Plus il y a de chevaux, plus la contamination est rapide.
✔ Âge et état de santé : Les jeunes et les chevaux affaiblis sont plus sensibles.
✔ Climat et saison : Certains parasites sont plus actifs selon la température et l’humidité.

Un programme de vermifugation efficace ne se base pas uniquement sur des traitements systématiques, mais sur une gestion raisonnée adaptée aux conditions de vie du cheval.

Quels sont les différents types de vermifuges disponibles ?

Les familles de vermifuges et leurs spectres d’action

Les vermifuges se classent en plusieurs familles selon les parasites qu’ils ciblent.

Chaque vermifuge a un spectre d’action spécifique et doit être choisi selon les parasites présents et les périodes de risque.

Pourquoi alterner les molécules pour éviter la résistance parasitaire ?

L’usage répété d’un même vermifuge peut conduire à une résistance des parasites.

✔ Les strongles sont les plus concernés par la résistance.
✔ L’alternance des molécules empêche les parasites de s’adapter.
✔ La coproscopie permet d’ajuster le traitement et d’éviter un vermifuge inutile.

Les macrocycliques (ivermectine, moxidectine) sont efficaces mais doivent être utilisés avec modération pour éviter une résistance généralisée.

Vermifuges chimiques vs vermifuges naturels : quelles alternatives ?

Les vermifuges chimiques restent la méthode la plus efficace, mais certaines alternatives naturelles sont explorées.

✔ Terre de diatomée : Action mécanique contre certains parasites intestinaux.
✔ Plantes vermifuges (ail, tanaisie, thym) : Effet répulsif, mais pas suffisant pour éliminer une infestation avancée.
✔ Cure d’argile : Aide à l’élimination des toxines post-vermifugation.

Comment éviter la surutilisation des vermifuges ?

L'importance de la coproscopie pour un traitement ciblé

La coproscopie est un outil essentiel pour adapter la vermifugation aux besoins réels du cheval. Plutôt que d'administrer un vermifuge systématique, l'analyse des crottins permet de détecter la présence et la quantité d'œufs de parasites.

✔ Permet d’éviter un vermifuge inutile
✔ Identifie les parasites présents pour choisir la molécule adaptée
✔ Réduit le risque de résistance parasitaire

Une coproscopie doit être réalisée au printemps et à l'automne pour ajuster le traitement. Un cheval avec une faible charge parasitaire n’a pas besoin d’être vermifugé immédiatement. Cette approche est plus économique et plus respectueuse de la santé du cheval.

Quels sont les risques de la résistance parasitaire ?

L’utilisation excessive des vermifuges a conduit à une résistance accrue des parasites, rendant certains traitements inefficaces.

✔ Les strongles sont les plus concernés par cette résistance
✔ Les molécules les plus touchées : Benzimidazoles et pyrantel
✔ Vermifuger sans coproscopie aggrave la résistance

Un cheval trop vermifugé développe une flore intestinale affaiblie, ce qui peut impacter sa digestion et son immunité. L’alternance des molécules et la rotation des pâtures sont des stratégies essentielles pour limiter ce phénomène.

Réduire la contamination et limiter la réinfestation

Nettoyage des prés et des boxes

Un environnement propre réduit considérablement la charge parasitaire.

✔ Retirer les crottins des prés et des boxes au moins une fois par semaine
✔ Éviter la surpopulation des paddocks : plus il y a de chevaux, plus la contamination est rapide
✔ Laisser reposer un pré plusieurs mois pour limiter la réinfestation
✔ Favoriser le pâturage tournant : alterner les chevaux avec des bovins ou ovins, qui ne sont pas sensibles aux mêmes parasites

Un cheval vermifugé et remis dans un pré infesté sera rapidement réinfecté. La gestion de l’environnement est aussi importante que la vermifugation elle-même.

Faut-il vermifuger tous les chevaux d’une écurie en même temps ?

Dans une écurie, certains chevaux peuvent être plus parasités que d’autres. Vermifuger tout le troupeau au même moment n'est pas toujours nécessaire, mais peut être une bonne stratégie en cas de forte infestation.

✔ Si plusieurs chevaux partagent un même pré → il est préférable de les vermifuger simultanément
✔ Si les chevaux vivent en box avec peu de contact → une vermifugation individuelle après coproscopie est suffisante

Vermifuger tout un groupe sans coproscopie peut être contre-productif et accentuer la résistance parasitaire.

Les bonnes pratiques pour limiter la réinfestation

✔ Vermifuger aux bons moments (suivant les cycles parasitaires)
✔ Nettoyer les points d’eau et les mangeoires régulièrement
✔ Ne pas laisser des crottins s’accumuler dans les zones de vie
✔ Favoriser la rotation des pâtures

Une bonne gestion de l’environnement réduit drastiquement la charge parasitaire, limitant ainsi le besoin en vermifuges chimiques.

 L'avis d'Univers Cheval sur la vermifugation raisonnée💡

La gestion des parasites ne se limite pas à administrer un vermifuge à date fixe. Une approche plus intelligente, basée sur l’analyse des crottins, la rotation des molécules et l’entretien de l’environnement, permet de réduire le besoin en vermifuges chimiques tout en protégeant la santé des chevaux.

Les résistances aux vermifuges sont un problème réel et doivent être prises en compte. La coproscopie devrait être un réflexe systématique avant tout traitement, pour cibler uniquement les chevaux réellement infestés.

Un cheval en bonne santé, bien nourri et vivant dans un environnement propre aura une meilleure résistance naturelle aux parasites, ce qui réduit le besoin de vermifugation excessive.